Des crustacés
dans la rivière !
Je sais par le témoignage de ma mère que mon grand-père maternel, Louis VIENNOT, pêchait régulièrement des écrevisses dans notre rivière. Et ce jusque dans la fin des années 50. J’ai d’ailleurs retrouvé dans son garage les paniers en osier dont il se servait pour attraper ces crustacés dont la saveur semblait être excellente ! Pour ma part, j’ai toujours pensé (avec regret) que nous ne verrions plus dans l’Aujon que des espèces de poissons comme les truites et les vairons. A tort !
Bien sûr, j’ai souvent croisé dans notre rivière des batraciens (surtout sous forme de têtards) et des libellules bleues. J’imagine que l’écosystème de notre rivière est bien plus riche que ce que nos yeux (et notre patience) veulent bien nous laisser entrevoir. Mais de là à penser que des coquillages viennent repeupler l’Aujon, j’étais loin de l’imaginer (et de l’espérer).
C’est pourtant ce que j’ai pu constater le 29 Août 2009. Par hasard, ma fille Ambre qui jouait au bord de l’eau me fit remarquer qu’il y avait dans la rivière « des coquillages comme à la mer ». Ne faisant pas trop attention à sa remarque d’abord, je me suis approché ensuite en apercevant de loin, effectivement, un coquillage dans l’eau. J’ai cru au départ qu’il s’agissait d’un fossile, d’un coquillage que l’eau aurait charrié jusqu’ici. Je l’ai alors saisi dans mes mains pour réaliser qu’il s’agissait bien d’un coquillage vivant. En scrutant de plus près la rive, j’en ai trouvé une petite série – 5 ou 6 spécimens de tailles différentes, et tous bien vivants.
En montrant notre découverte à deux «anciennes du village» qui passaient sur la place, elles, qui ont vécu toute leur vie ici, m’ont confirmé ne jamais avoir vu ce genre de crustacé dans l’Aujon. Après vérification, il semblerait qu’il s’agisse de Paludines (nom féminin), un mollusque gastéropode vivipare long de 3 à 4 cm vivant dans les cours d’eau et les étangs. Après les avoir pris en photo (bien sûr), nous les avons remis dans leur milieu naturel. Le fait d’avoir fait ce type de découverte me rassure quelque part sur la pureté de l’eau qui coule dans notre village et en amont. A moins que ce soit le fait que nous n’ayons jamais bien scruté les fonds de notre rivière !
Christophe FEVRE