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Cérémonie du 11 Novembre 2009

ARMISTICE

du 11 Novembre

Se souvenir, encore et encore

Le dernier « poilu » français à avoir participé à la guerre des tranchées, Lazare Ponticelli, est décédé à l’âge de 110 ans le 12 Mars 2008. Il y a donc plus d’un an et demi, disparaissait le dernier témoin de l’un des évènements du 20^èmesiècle le plus meurtrier avec plus de 20 millions de morts et près de 21 millions de blessés. Disparaissait avec lui l’incarnation même de la « Grande Guerre ».

Il s’agit d’une étape importante puisque s’ajoute à cette absence définitive de témoins aux commémorations du 11 Novembre, le fait que d’année en année s’éloigne(ra) de nous inexorablement cette date anniversaire. Le souvenir évoqué chaque année dans chacun de nos villages français est donc d’autant plus important à perpétuer. Il s’agit également d’une étape importante dans la mesure où, pour la première fois, un représentant du gouvernement allemand, en l’occurrence une représentante en la personne de la Chancelière Angela MERKEL, assistait à la cérémonie sous l’Arc de Triomphe à Paris.

C’est vrai que 90 ans ont passé depuis la fin de la guerre 14-18 mais nous sommes encore nombreux ici à avoir connu un membre de sa famille qui a vécu cette triste période. Et aujourd’hui, nous n’en avons plus aucune rancune vis-à-vis de nos anciens ennemis. Le temps qui passe fera son travail de pardon de la même façon en ce qui concerne la Seconde Guerre Mondiale. Mais le temps ne doit pas pour autant nous faire « oublier ».

Car qu’a-t-on commémoré le 11 Novembre 2009 à Cour-l’Evêque ? Principalement le courage d’une génération entière de jeunes gens qui se sont sacrifiés pour la France (qu’ils aient été tués ou blessés). Pour notre village, il s’agissait de Raoul MAROILLER, Joseph et Gustave MONGIN, Louis ODOT, Henri AUBRIOT, Jules ROGEOT et Ferdinand ROYER, tous morts pour la France.

La minute de silence observée est l’occasion de penser à eux, de penser à l’absurdité d’un tel conflit, de penser à notre chance d’avoir connu ces 65 dernières années sans conflit sur notre territoire, de penser à construire un avenir commun en Europe. Les enfants de Cour-L’Evêque présents ont entonné notre hymne national prouvant que l’école avait préalablement remplie sa mission cette année. La Marseillaise reprise par les adultes leur ont montré, même s’ils n’en sont pas encore conscients, qu’ils font partie d’une nation qui construit son avenir en transmettant ce genre de souvenir. L’Europe a comme première vertu de construire et maintenir la paix entre les peuples. Les enfants de nos enfants apprendront peut-être à chanter l’hymne européen pour célébrer leurs commémorations, qui sait ?

Christophe FEVRE