Le 3 Septembre dernier, par une matinée un peu maussade, je remarquais une agitation toute particulière rue de l’Eglise. En levant les yeux, je m’aperçus que les hirondelles préparaient leur grand départ.
Je couru chercher mon appareil photo afin d’immortaliser ce moment surprenant. En effet, elles étaient entre 250 et 300 (j’ai pu les dénombrer plus facilement en examinant mes photos !), soit posées sur les fils téléphoniques, soit carrément accrochées au clocher de l’Eglise. L’agitation était manifeste, preuve qu’un évènement se préparait.
Passée la surprise, j’étais partagé entre deux sentiments. D’abord une interrogation : d’où pouvaient venir toutes ces hirondelles ? Habituellement en été, on peut estimer qu’une petite cinquantaine d’individus niche au village. Alors, d’où proviennent toutes les autres ? Ensuite une satisfaction : ayant en tête que près de 80 % d’entre elles avait disparu en France, j’étais forcément heureux de constater, de mes propres yeux, qu’il y avait encore beaucoup d’individus de cette espèce protégée. Tout du moins à Cour-l’Evêque et à ce moment précis.
J’étais aussi conscient que je vivais un moment exceptionnel (c’était la première fois pour moi, mais peut-être avez-vous déjà vécu cela ?). Satisfait d’avoir pu prendre ces photos, je me rendis compte qu’une heure plus tard à peine, elles étaient toutes parties !
Cour-l’Evêque n’avait été qu’une étape de repos dans leur grand voyage vers l’Afrique. Elles en auront besoin, ainsi que du courage et des forces car elles vont traverser la France, puis la Mer Méditerranée (sans escale) et puis le désert du Sahara ! Elles arriveront au Cameroun, au Congo ou encore au Gabon après 5 000 à 7 000 kilomètres de vol. Tout cela pour trouver leur nourriture préférée, les insectes volants, qu’elles ne trouvent plus en hiver chez nous.
Quand nous les reverrons au Printemps, après avoir refait le même chemin en sens inverse pour se reproduire, nous penserons encore plus à les respecter et à les protéger.
Christophe FEVRE.