posté le 05-08-2010 à 12:18:47
Le point sur la Sécurité Routière en Haute-Marne
Le mercredi 21 Avril 2010 était organisée à Nogent une réunion pour faire le point sur la sécurité routière dans notre département. Monsieur Jean-Pierre MICHOTTE, coordinateur sécurité routière en Haute-Marne, présidait cette réunion accompagné par un représentant de la Préfecture et un représentant de la Direction Départementale de l’Equipement. Deux représentants de la Gendarmerie Nationale étaient également présents. Un bilan de l’année 2009 a été fait ainsi que l’exposé des objectifs pour 2010.
Moins de tués sur les routes en 2009
Alors que 26 personnes ont trouvé la mort sur les routes de notre département en 2008 (voir notre numéro du Juillet 2009), on dénombre 19 tués en 2009. C’est le même chiffre qu’en 2007. La baisse de 27 % est notable mais nous sommes encore loin de notre record de 2004 où 10 personnes sont décédées au cours de l’année. Paradoxalement, on peut constater que le nombre d’accidents est passé entre 2008 et 2009 de 250 à 266 et le nombre de blessés de 322 à 360. Les accidents de la route sont donc plus nombreux mais moins graves. 90 % des tués sont d’origine haut-marnaise. Les accidents mortels ont eu lieu pour 58% sur des routes départementales et pour 74 % hors agglomération. Enfin, dans notre département, un accident sur seize est mortel.
La moitié des tués n’étaient pas en voiture
Il est intéressant de constater qu’en 2009, neuf personnes sur les 19 tués n’étaient pas au volant d’une voiture. Deux ont été tués sur cyclo-moteur, deux sur quad, deux à vélo, un sur motocyclette, un dans un fourgon et enfin, une personne était un piéton. Cela prouve bien la fragilité de tous les usagers de la route autre que la voiture. Les vélos, motos et piétons sont très vulnérables et il faut redoubler de prudence quand on les croise ou les double.
Les enjeux de la sécurité routière en Haute-Marne
Les enjeux sont les mêmes que ceux décrits l’année dernière, à savoir : la lutte contre l’alcool et la drogue au volant, la lutte contre la vitesse, la formation des jeunes, la prévention des risques liés aux cyclistes et l’information aux seniors. Pour mener ses actions, la Prévention Routière dispose d’un budget de 120 000 €. Les actions sont de tout type, de la démonstration d’un choc dans un « voiture tonneau » à la distribution d’éthylotest et de tests salivaires (pour la détection de stupéfiants) en passant par l’information des seniors. Il y a là quelques actions que je souhaite mettre en place pour l’année prochaine, par exemple auprès du Club des Anciens.
La répression est nécessaire
Force est de constater que la répression est nécessaire. La peur du gendarme est toujours très efficace, dommage que cela soit sur un laps de temps trop court. Une fois le radar passé, l’automobiliste a une tendance « naturelle » à oublier les principes de précaution qu’il venait tout juste d’appliquer. Les pouvoirs publics sont donc obligés de multiplier les radars fixes. Il y en a maintenant 19 dans notre département. Huit nouveaux vont être installés. Il faudra également compter sur les radars installés aux feux rouges : huit sont programmés. L’arsenal répressif va aussi être complété par un nouveau type de radar fixe, des radars «de zone» qui vont calculer votre vitesse moyenne entre deux points : un système qui me semble plus efficace à tous les niveaux. La Prévention Routière a calculé que si les limitations de vitesse étaient respectées, il y aurait 20 % de tués en moins sur nos routes, soit un gain de 4 vies sur l’année. Pensez-y !
Les radars font du bon boulot
Avez-vous une idée du nombre d’infractions constatées par les radars fixes et mobiles en 2009 sur les routes haut-marnaises ? Il est quand même impressionnant : 110 318 infractions.
Un peu plus de 100 000 concernent des dépassements de moins de 20 Km/h par rapport à la vitesse limitée, environ 8 000 concernent des dépassements entre 30 et 50 Km/h et 427 sont des gros excès de vitesse (supérieurs à 50 Km/h). Il faut un peu pondérer ces chiffres car 42 % de ces infractions sont commises par des étrangers et le radar fixe installé le long de l’autoroute A31 à la hauteur d’Aujeurres concentre à lui seul 48 000 infractions en 2009 (soit 44 % du total) ! Les radars fixes sont très efficaces et font très bien leur travail puisque qu’ils totalisent plus de 90 % des infractions. La Police Nationale et la Gendarmerie ne constatent aujourd’hui plus que 9 000 infractions.
Quelles conclusions en tirer ?
Quelles conclusions tirer de ce travail régulier et efficace de tous ces radars ? On touche les automobilistes là où ça fait mal, c’est-à-dire au portefeuille. Ca marche forcément. D’un autre côté, on remplit ainsi certainement les caisses de l’Etat, mais ça, c’est un autre débat. Les statistiques parlent quand même d’elles-mê-mes : on est passé de 52 tués en 2001 à 19 en 2009. C’est une preuve qu’un mouvement est engagé depuis plus de 10 ans. Rappelons quand même qu’en 1972, la route avait tué 16 617 personnes en France et « plus que » 4 275 en 2008. Il faut que ce mouvement perdure. Pour cela, chacun doit se sentir concerné à chaque fois qu’il s’engage sur la route. C’est un travail individuel quotidien et régulier. Au volant, il faut être concentré sur ce qu’on fait et pas sur autre chose (le téléphone par exemple). Il ne faut évidemment pas prendre le volant quand on a bu et encore moins, quand on a « fumé » (des drogues). Il faut faire attention aux enfants dans le village, aux vélos sur la route. Il faut être tout simplement conscient que dans un pays de libertés comme le nôtre, chacun est responsable à 100 % de ses actes. Sur la route, on est responsable en fait à 200 % de ce que nous faisons. En l’espace de quelques secondes, les conséquences de nos actes peuvent devenir dramatiques.
Christophe FEVRE
Pour plus d’informations sur ce sujet, voici deux sites intéressants, pour ceux qui ont accès à internet :
- la Préfecture de la Haute-Marne : www.haute-marne.pref.gouv.fr
- la sécurité routière : www.securiteroutiere.gouv.fr
Commentaires
Une petite visite de courtoisie.
Les accidents, ça n'arrive pas qu'aux autres, et surtout, il faut éviter qu'en être l'auteur. Mon père s'est retrouvé handicapé à vie car un automobiliste avait au moins 3,4 grammes d'alcool au moment de la prise de sang, il ne voyait plus clair.
Amicalement, Claude SEGARD.